mardi 23 janvier 2024

La cité de Faucongris : l'histoire de la cité

 

 

Les origines

Faucongris est connue sous ce nom depuis au moins l’année 330 CO, nommée ainsi à cause des petits faucons gris qui peuplent la région. Elle fut à l’origine un comptoir commercial sur les berges de la Sélitane, approximativement à l’endroit où se trouve la Porte des Docks. Au fil du temps, la ville développa une forte industrie textile. Les marchandises venaient de la tribu sédentaire des ferrois, installée au nord de la Velverdyva, dans la région qui est aujourd’hui la Furyondie et Véluna. Mais aussi de la tribu oeridienne des nehrons, située plus à l’ouest, dans ce qui est aujourd’hui le Nyrond.

Les nains et les gnomes des tribus des monts Lortmil échangeaient des armes en fer contre des objets magiques, pour affronter leurs ennemis héréditaires, les gobelins et les orcs. Les suélois d’Urnst et les elfes de la forêt Noueuse avaient également commencé à commercer entre eux et Faucongris était une étape naturelle entre l’est et l’ouest du Nyr Dyv. Puis, les navires de commerce et de pêche du Havre, de Phax, d’Âprebaie et d’autres villages côtiers remontèrent la Sélitane jusqu’à Faucongris et le Nyr Dyv. Le trafic commercial (les navires allant au nord et au sud et les caravanes allant d’ouest en est) permit à la Cité Franche de s’étendre au cours des siècles. Elle eut tout d’abord la réputation d’être un lieu de rencontres agréables et profitables pour les marchands, même si le comptoir commercial était rudimentaire et dénué de lois.

En 645 CO (1 AC), le premier roi suprême, Nasran, de la Maison Cranden, fut couronné à Rauxès. Le royaume d’Aerdie était devenu un empire et ses frontières s’étendaient vers l’ouest et le nord sans limites.

En 4 AC, Faucongris passa sous la domination du Grand-Royaume d'Ærdie et le resta aussi longtemps que des Grands-Rois puissants régnèrent sur le Trône de Malachite à Rauxès.

En 4 AC, Faucongris finit par être dirigé par Nial, un seigneur de guerre oeridien, qui prit le titre de Landgraf de la Sélitane. Il traversa les collines des Cairns avec un groupe d’anciens soldats qui avaient servi sous ses ordres. Nial atteignit le village de Faucongris, proclama sa conquête sans avoir à le vaincre militairement et entreprit, avec l’aide ses hommes, de construire un fort entouré d’un mur d’enceinte, à l’endroit où se dresse aujourd’hui la Grande Citadelle. Nial fit construire des routes en terre, allant du sud de Faucongris au port indépendant d’Âprebaie, et, vers l’ouest, jusqu’à la ville de Dyvar (« Eau Profonde » en oeridien, appelée Dyves de nos jours). Dyvar tira bénéfice de ses liaisons terrestres et maritimes avec Faucongris, et devint une grande ville commerciale puis la capitale du vice-royaume du Ferrond établi en 100 AC.

Le Seigneur Nial semble avoir instauré pendant cette période une sorte de racket concernant la protection du trafic marchand en constante hausse. Il devint très vite clair que, pour assurer la sécurité des marchandises, il fallait négocier avec le seigneur Nial., afin que ses soldats protègent les caravanes passant par Faucongris, où les marchands locaux se faisaient une joie de s’occuper de tout. Ces richesses permirent à Faucongris de devenir un port important en moins d’une dizaine d’années ; aux environs de l’an 15 AC, sa population était passée de deux cents individus à plusieurs milliers.

Le Seigneur Nial devint très riche. Il dirigeait désormais une troupe constituée de plusieurs centaines de soldats bien entraînés, tous particulièrement bien familiarisés avec la région. Pour service rendu à l’empire, le Grand-Roi accorda à Nial le titre de Landgraf de la Sélitane. Cette reconnaissance engendra un nouveau boom commercial. L’importance géographique de Faucongris en tant que lien entre le cœur de l’empire et ses provinces occidentales n’avait échappé à personne et de nombreux marchands se rendirent dans cette ville en espérant y obtenir un monopole quelconque.

Le fils et héritier de Nial, Ganz, fut un très bon administrateur. Il épousa Maro, la fille de la Gynarche d’Âprebaie. Les noces formalisaient une alliance politique qui servit de base à la domination du Landstadt de la Sélitane, région qui finit par être dénommée le domaine de Faucongris.

Les héritiers de Ganz et Maro héritèrent d’un domaine pourvu d’un énorme potentiel. Avec la province de la Sélitane rattachée au Grand Royaume, les communautés de la région se développèrent. Faucongris acquit la réputation d’être une cité marchande libérale ce qui attira un grand nombre d’escrocs, de voleurs et de marchands véreux qui s’y rendaient dans l’espoir de faire fortune. La corruption parmi les marchands pouvait être tolérée, puisqu’il y avait assez de richesses pour tout le monde. Cependant, le banditisme dans les collines des Cairns devint un sérieux problème. On érigea des remparts autour de Faucongris aux environs de l’an 200 AC, qui devint plus tard la Vieille Ville. La Grande Citadelle fut entièrement reconstruite en une imposante forteresse de pierre dotée d’une importante garnison de soldats d’Aerdie. Cette démonstration de force permit de faire fuir de nombreux brigands de la région et de gagner le respect de ses habitants. Cela provoqua également la colère de nombreux temples maléfiques établis à Faucongris. Après l’assassinat du Landgraf de la Sélitane et du commandant de la garnison, en 209 AC, l’officier qui lui succéda proclama la loi martiale. Ses soldats brûlèrent plusieurs temples malfaisants, massacrèrent tous les fidèles des divinités démoniaques qu’ils trouvèrent, réquisitionnant leurs propriétés. Cet évènement, le Bannissement du Mal, jeta les bases de la politique actuelle d’intolérance vis-à-vis des divinités maléfiques et de leurs prêtres.

Le nouveau commandant de la ville, Ponjes le Taureau, réorganisa le commandement de la ville. Seigneur de facto de la région (le Landgraf n’avait pas d’héritier), il ordonna la formation d’un conseil constitué des chefs les plus importants de la ville. Il comprenait des marchands, des prêtres, les chefs de la Garde et de la milice de la ville et tous ceux que le Landgraf Ponjes considérait comme détenant un pouvoir politique. Ce conseil se réunissait tous les mois pour discuter des affaires importantes. Ponjes devint très populaire car il écoutait la population. Peu de gens se plaignirent quand on apprit que le Grand-Roi l’avait nommé Landgraf de la Sélitane. Il n’utilisa cependant jamais son titre, préférant se faire appeler Seigneur-Bailli de Faucongris. Il passa le reste de sa vie à ce poste, s’efforçant de balayer la corruption qui menaçait d’étouffer le commerce.

 

Développement, déclin et renouveau

Jusqu’en 254 AC, la cité connut un nouveau boom commercial. De plus en plus de maisons étaient construites le long de la route menant de la ville de Faucongris à la Grande Citadelle (les citoyens les plus riches bâtissant leurs habitations le plus près possible de la citadelle). Une puissante industrie textile vit le jour. Les chasseurs apprirent à conserver les viandes dans le sel de la baie des Moutons et une grande industrie de conditionnement de la viande commença alors. L’exploration des collines des Cairns et des Abbor-Alz par les chasseurs de trésors se poursuivait. Âprebaie devint particulièrement puissante vers l’an 200 AC, quand la marine et ses soldats vainquirent de nombreux pirates de la baie des Moutons.

C’est aussi à cette époque que les premiers rhéniens apparurent à Faucongris. Certains arrivèrent en chariot, par le duché d’Urnst, fuyant les persécutions du Grand-Royaume, mais d’autres vinrent en bateau, ayant appris à naviguer sur les rivières de la Flanaesse centrale. Leurs origines exactes n’ont jamais été élucidées. On pense qu’ils sont apparus pour la première fois en Flanaesse dans les environs de la forêt d’Adri, en l’an 150 AC, migrant vers l’ouest pour éviter le harcèlement des troupes et des citoyens d’Aerdie. Au fur et à mesure, les rhéniens abandonnèrent leurs terres pour devenir des nomades sur les rivières centrales, jusqu’à aujourd’hui où certains commencent à se sédentariser. Leurs relations avec Faucongris n’ont jamais été bonnes, mais les rhéniens sont mieux acceptés dans la Cité Franche que dans le duché d’Urnst ou ailleurs.

Au IIIe siècle AC, l'influence du Grand-Royaume sur la cité commença à faiblir à mesure que les Grands-Rois tombaient sous l'emprise du Mal et leur pouvoir sur les provinces distantes devint de plus en plus faible.

Cette époque fut aussi marquée par le déclin de la souveraineté d’Aerdie à Rauxès. Cette période, l’Âge de la Grande Tristesse, amena un changement radical en 230 AC, quand les soldats d’Aerdie se retirèrent de Faucongris et que le Landgraf fut chargé de défendre la région de la Sélitane avec sa seule milice. Cet ordre fut brièvement suspendu en 254 AC, quand la Furyondie se déclara indépendante du Grand-Royaume, ce qui plaçait Faucongris juste à la frontière de l’ancien vice-royaume. Une importante force impériale fut alors cantonnée en ville, tandis qu’un détachement moins important campait près d’Âprebaie. Cependant, les escarmouches avec les troupes de Furyondie ne menèrent à rien. Le Grand-Roi retira ses troupes en 261 AC, ne laissant plus qu’un petit détachement à Âprebaie, jusqu’en 277 AC.

Alors que l’armée d’Aerdie se retirait, le Landgraf de la Sélitane reçut l’ordre de transformer sa milice en troupe impériale et de défendre la frontière entre le Grand-Royaume et la Furyondie. Mais le Landgraf Omt avait ouvert des négociations secrètes avec Thrommel 1er à Dyves. Omt en profita plutôt pour renforcer la prépondérance de sa ville sur le commerce d’est en ouest et il parvint à convaincre le duché d’Urnst d’accepter les marchandises de Furyondie. Le commerce fluvial, qui avait baissé durant la sécession furyondienne, reprit de l’ampleur.

En 310 AC, cependant, Faucongris connut une forte récession. Une succession de Grand-Rois incompétents avaient exigé tellement de taxes que tout le commerce avec la Furyondie avait pratiquement cessé. De nombreuses entreprises de la ville firent faillite et quittèrent la région. On continuait à commercer avec d’autres cités et états par la rivière mais les rhéniens se montraient durs en affaire. Dans le Nyr Dyv, des monstres apparaissaient en grand nombre et des « rois bandits » se multipliaient au nord du lac. Faucongris devint le refuge des criminels qui fuyaient l’Aerdie, et son Oligarchie avait sombré dans la corruption.

C’est alors qu’apparut le magicien Zagig Yraguerne. Zagig Yragerne, qui deviendra un jour Zagyg, est né à Âprebaie en 277 AC. Fils de la Gynarche EilèmeYragerne, Zagig est le descendant de Ganz Yragerne, second Seigneur-Bailli de la Cité Franche de Faucongris et de Maro Yragerne, ancienne Gynarche d’Âprebaie. Aux environs de 310 AC, Zagig arrive à Faucongris, où il corrompt les membres de l’Oligarchie pour obtenir un siège au Conseil. Peu après, les Oligarques élurent Zagig Seigneur-Bailli de Faucongris.

Les premiers rapports concernant son arrivée à Faucongris le présentent comme le « Mage riant » ou « le Fou ». Il était connu pour son excentricité et son sens de l’humour insondable. Zagig fut sans doute le plus grand citoyen et dirigeant de Faucongris. La liste de ce que son administration a accompli est impressionnante. Il a réformé le code civil de la ville, établi son système monétaire, réorganisé la milice et l’a conduite à de nombreuses victoires contre les bandits des collines des Cairns. Il a fondé la Guilde de Magie, invité les érudits à Faucongris pour créer des collèges, fait construire les égouts et l’arène de la ville. Le qualificatif de « Joyau de la Flanaesse » fut utilisé par Zagig lui-même dans un discours dans lequel il exprimait son désir que Faucongris devienne la « clé de voûte de la civilisation ».

Le règne de Zagig fut remarquable à bien d’autres égards. A cette époque, Nerrond se rébella contre la Maison royale de Rax et forma le royaume du Nyrond, coupant Faucongris de tout contact avec le Grand-Royaume après l’année 356 AC. Le royaume de Kéolande atteignit son apogée à cette époque et la Furyondie connut un renouveau dans le domaine des arts et de la littérature. Le commerce explosa littéralement à Faucongris, d’incroyables fortunes se bâtirent chaque mois et les caravanes et les navires marchands accaparèrent complètement les ressources et la main-d’œuvre de la ville. Ce fut un âge de grandeur sans pareil, mais cela eut un prix.

Si Zagig a été le plus grand seigneur de Faucongris, il en fut aussi le plus dangereux et certainement le plus redouté. Sa personnalité excentrique sembla se détériorer graduellement après 370 AC. Il devenait évident pour beaucoup que le mage avait cessé de vieillir et que ses pouvoirs magiques étaient tellement effarants que chacun de ses mots avait force de loi : personne n’osait le défier. Il était évident qu’en 395 AC, Zagig possédait un pouvoir illimité mais qu’il était aussi complètement fou. Que cela puisse entraîner des répercussions sur les citoyens de la ville ne semblait pas du tout le préoccuper. La cité prospéra, mais souffrit pendant les dernières années de son règne. Puis vint le jour de 421 AC où Zagig ne se présenta pas au conseil de l’Oligarchie. Depuis, aucun mortel sur Toerre ne l’a revu.

En 430 AC, la ville s’était remise du long règne de Zagig. On découvrit que son château était à l’abandon mais protégé par des sortilèges et des créatures défiant l’imagination ; on le crut maudit et on l’abandonna. De nombreux remparts furent érigés autour de la ville et on la divisa en quartiers. Après un tragique accident en 432 AC, la première des grandes Guildes de Faucongris fut créée, la Guilde des Bouchers et d’autres Guildes suivirent. L’Oligarchie fut contrainte de réduire les taxes pour les membres des Guildes afin d’éviter une révolte générale.

Les rumeurs de révoltes et de guerre civile dans le lointain Grand-Royaume intriguaient les citoyens. Des navires et des marchands de la Ligue de Fer furent reçus à Faucongris et, quand les états d’Ulek et de Célène devinrent indépendants, leurs marchands et leurs représentants furent également les bienvenus. Plus préoccupante était la tension entre le duché d’Urnst et le royaume de Nyrond et certains craignaient qu’elle ne dégénère en guerre. Beaucoup moins plaisant étaient les nouvelles du nord, faisant état d’un conquérant nommé Iuz et de la chute de la Pérennelande conquise par une armée d’humanoïdes commandée par une sorcière nommée Iggwilv. Les guerres de la Haine commencèrent en 498 AC, par un affrontement féroce entre des humanoïdes, des nains et des gnomes, dans tous les monts Lortmil et les collines de Kron. Faucongris aida les proches-humains en leur fournissant argent et matériel, soucieuse de ne pas perdre les précieuses gemmes que lui fournissaient les dwurs et les noniz.

L’année 498 AC marque un tournant dans la politique internationale de la ville. Le Seigneur-Bailli Paerinn déclara que Faucongris était désormais et à jamais une cité indépendante. Il était clair pour tous que toute association avec le Grand-Royaume était désormais impensable compte tenu de l’ignoble comportement des Grand-Rois de la Maison Naelax. Faucongris ne pouvait que tirer profit de cette neutralité.

Mais Faucongris était menacée, dans ses propres murs, par un problème majeur. Dix ans après la disparition de Zagig, des voleurs et des hommes d’affaires véreux s’étaient unis pour s’enrichir sur l’énorme volume d’échanges commerciaux. Parodiant les nombreuses Guildes de la ville, les chefs des voleurs, des malfrats et des contrebandiers s’unirent et baptisèrent leur organisation la Guilde des Voleurs et ce nom perdura. La Guilde des Voleurs soudoya rapidement plusieurs membres de l’Oligarchie et devint tellement puissante que même la milice de la ville obéissait aux ordres du Maître de la Guilde. Les échanges commerciaux se mirent à péricliter, les marchands étrangers cherchant de nouvelles routes commerciales pour éviter d’avoir à payer des pots-de-vin de plus en plus élevés.

Pendant quelque temps, l’avenir de Faucongris fut compromis. La ville était, encore une fois, en plein déclin. La guerre dans les Lortmils était incertaine. La Pérennelande s’était débarrassée de la domination d’Iggwilv mais Iuz, que l’on disait être le fils de la Sorcière et d’un Démon, annonçait son intention de s’emparer du « Joyau de la Flanaesse » pour le mettre sur sa couronne.

Puis en 505 AC, Iuz disparut. En 510 AC, ce fut la fin des guerres de la Haine remportée par les proches-humains. La joie fut de courte durée. La péninsule du Pomarj, gouvernée par de petits seigneurs humains, fut prise par des hordes d’orcs, de gobelins et d’autres humanoïdes chassés des Lortmils.

De nouveaux problèmes apparurent au nord, après la chute de Iuz. Un groupe d’humains maléfiques, se faisant appeler la Société Cornue, créa un état qui menaçait la Furyondie , ainsi que la Pavoisie, au bord du Nyr Dyv. La Société Cornue tenta à plusieurs reprises de s’immiscer dans le gouvernement de Faucongris et dans sa milice, mais elle n’y parvint jamais.

On prévoyait également des réformes dans la Cité Franche. Se rendant compte que les excès de la Guilde des Voleurs nuisaient aux profits, l’Union des Marchands et Commerçants menaça de quitter la ville et de s’établir à Dyves. Le Maître de la Guilde des Voleurs, Yavos l’Ancien, donna raison à l’Union, mais un grand nombre de voleurs de haut niveau n’avaient pas l’intention de renoncer à cette manne. Un conflit éclata entre les responsables de la Guilde, en 533 AC, et il y eut de nombreuses pertes. Beaucoup de voleurs quittèrent la cité pour rester en vie. Quand la guerre fut terminée, la puissance de la Guilde était très affaiblie, mais les réformateurs l’avaient emporté.

Sous Yavos le Jeune, la Guilde des Voleurs changea de stratégie et se mit à travailler main dans la main avec les marchands et les hommes d’affaires de la ville. Un système de protection rémunéré fut établi. Bien que les marchands ne soient pas très heureux de payer, ils apprécièrent bien vite le fait que les criminels de la cité non seulement évitaient leurs locaux mais, en plus, empêchaient les voleurs étrangers à la Guilde de s’emparer de leurs biens. On accorda même à Yavos un siège au sein de l’Oligarchie et la Guilde des Voleurs y gagna une sorte de reconnaissance qui surprend toujours les étrangers, et beaucoup de citoyens aussi.

Peu après, la rumeur concernant l’apparition d’une guilde d’assassins inquiéta énormément. La Guilde des Assassins fut créée par un groupe de Voleurs qui avaient reçu de leur Guilde l’ordre de traquer et de tuer les prêtres et les voleurs de Kurell qui avaient fui pendant la guerre de 533 AC et qui, aujourd’hui, s’en prenaient depuis Dyves aux marchands de Faucongris. Les voleurs accomplirent leur mission avec tellement d’efficacité qu’ils devinrent le bras armé de la Guilde des Voleurs. En très peu de temps, ils formèrent un groupe distinct, servant également l’Oligarchie, en assassinant les Hiérarques de la Société Cornue qui avaient tenté d’infiltrer Faucongris pour y déclencher la révolte.

Au milieu du VIème siècle, un mage de la Côte Sauvage, nommé Mordenkainen, entama des négociations avec plusieurs magiciens de la région de Faucongris pour former un groupe chargé de protéger la Flanaesse de toute menace extérieure. Ce groupe devint célèbre sous le nom du Cercle des Huit, prolongement d’une précédente association réunie par Mordenkainen, la Citadelle des Huit. Le quartier général du Cercle des Huit était situé dans la demeure de Mordenkainen, dans les monts Yatil. Peu de ses membres étaient connus du grand public, à part Bigby et Tenser. Le Cercle des Huit fut créé pour de multiples raisons. Les Hiérarques représentaient une menace croissante au nord et il fallait encore une fois se protéger de leur réseau d’espions et d’assassins. Autre fait inquiétant, un grand nombre de cultes maléfiques réapparaissaient dans des endroits auparavant sûrs, comme Verbobonc et la Furyondie ; le Grand-Royaume décadent, mais encore très puissant, constituait aussi un péril et plusieurs puissants mages et prêtres totalement fous ne voyaient en Faucongris qu’un joyau dont il fallait s’emparer. Les manipulations discrètes de Mordenkainen eurent des résultats notables. Elles contribuèrent, en partie, à la chute du Temple du Mal Elémentaire, en 569 AC, perturbant les plans de la Société Cornue et de Iuz. Ils réalisèrent d’autres exploits trop nombreux et trop secrets pour les mentionner tous.

La chasse aux trésors sous le Château de Faucongris entraînât des conséquences inattendues. En 570 AC, Iuz fut soudainement libéré de son emprisonnement dans les donjons de l’ancienne demeure de Zagig. Il regagna alors son ancien royaume du nord. Plusieurs membres du Cercle des Huit tentèrent d’empêcher sa fuite, mais en vain. D’autres entités puissantes firent leur apparition autour des ruines. Apparemment, elles s’étaient libérées seules de leur captivité, où grâce à quelques aventuriers peu scrupuleux, comme le Seigneur Robilar de la Côte Sauvage. Toutes en voulaient personnellement à Zagig et jurèrent de se venger de lui.

Les autorités de la ville furent particulièrement stupéfaites d’entendre certaines de ces créatures enragées affirmer que Zagig était encore en vie et actif, alors que tout le monde le croyait mort. Mordenkainen et ses associés révélèrent qu’ils pensaient que Zagig (appelé aujourd’hui Zagyg) était non seulement vivant mais qu’il avait acquis le statut de demi-dieu ; que plusieurs membres du Cercle se mirent à vénérer. Des prêtres pouvaient utiliser des sorts au nom de Zagyg qui se révéla lui-même être un serviteur du dieu de la Magie, Boccob. Depuis, le culte de Zagyg compte quelques fidèles à Faucongris, même s’il n’a jamais été très puissant dans sa propre ville.

En 571 AC, un violent conflit éclata dans la Vieille Cité de Faucongris, entre la Guilde des Voleurs et l’Union des Mendiants. Une partie de la ville fut incendiée par accident, tandis que la Guilde des Voleurs atteignait le faîte de sa puissance. Un Maître Voleur nommé Nérof Gasgal décida d’entrer en politique : il devint, à l’âge de 30 ans, le Seigneur-Bailli de Faucongris en 570 AC. Son plus proche ami, Org Nenshen, devint Maître de la Guilde des Voleurs en 572 AC, après la mort d’Arentol qui avait conduit les voleurs à la victoire contre les mendiants. Ces deux hommes dynamisèrent le gouvernement de la ville, améliorèrent les conditions commerciales et y attirèrent de nouveaux négociants étrangers pour accroître les richesses de la cité. Glodeddri Kakkanin, Inspecteur des Impôts de la ville depuis très longtemps, fut encouragé à trouver de nouvelles sources de revenus pour remplir les coffres, ce qu’il fit avec beaucoup d’ardeur et d’astuce (l’apparition des Agents du Peuple en 575 AC fut l’une de ses réalisations les plus réussies financièrement).

En 574 AC, Turin Traquemort rejoignit l’Oligarchie. Il améliora les capacités d’espionnage de la Guilde des Assassins. Faucongris apparaissait alors comme un refuge inexpugnable. Les diplomates des pays étrangers se rendirent dans la Cité Franche pour négocier des accords internationaux et discuter des frontières régionales, ce qui ne fit qu’améliorer l’image de Faucongris. La cité était de nouveau reconnue comme le cœur de la civilisation et elle attira de nombreux et puissants personnages.

 

Référence

Greyhawk: The City of Greyhawk, Gem of the Flanaess by Douglas Niles, ©1989 TSR, Inc, All Rights Reserved. 


Le prochain article portera sur la description générale de la cité de Faucongris.

Bonne lecture.

Le Chevalier de Greyhawk

 

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