L'éveil du Grand Royaume
Que ce fût par pure folie ou par intérêt politique, toujours est-il que c'est au mois de Soufflebise de l’Année Commune 583 que le Grand Roi d’Aedie se décida à faire son apparition dans l'arène de la guerre. Cela faisait bien longtemps qu'il convoitait Almor et Nyrond, mais ces deux nations s'étaient toujours montrées unies contre ses légions. Toutefois, les récents évènements de Taine étaient une parfaite diversion pour Nyrond : le roi Archibald et la moitié de son armée étaient loin au nord. Le reste de ses troupes, bien que loin d'être inoffensives, ne pourraient pas lutter contre les siennes avec un rapport de deux contre un en leur défaveur.
D'autres facteurs encore ont convaincu Ivid V que Nyrond et Almor étaient prêts à être conquis. Il y avait quelques temps que le Grand Roi courtisait les humanoïdes de la Marche des Ossements, et ces tribus agressives et primitives venaient juste de répondre favorablement à sa proposition d'alliance après qu'il leur eut promis une bonne part du butin qu'ils pilleraient ensemble plus tard. A cette nouvelle, Ivid prépara la guerre dans ses propres terres et incita ses cousins rebelles et indisciplinés à faire de même. La Province du Nord, sentant le vent tourner, se rallia à la cause du Grand Roi 29, pensant qu'Ivid, s'il n'était pas un ami sûr, serait très certainement un ennemi des plus féroces. La Province du Sud hésita, craignant un sale coup après ses échecs contre l’Onouailles. L'Episcopat de Médegie se montra méfiant envers Ivid, confiant qu'était le Saint Censeur de pouvoir tenir le Grand Roi à distance. Bien qu'Ivid ne fut pas vraiment ravi par ce refus, il ne prit toutefois aucune mesure contre son prélat en chef30. Afin d'augmenter encore plus les rangs de ses troupes, Ivid plongea dans ses coffres et dépensa des sommes colossales pour acquérir les services de nombreux mercenaires. Des nouvelles de ces largesses allèrent bien au-delà de la Cité de Faucongris et les rangs des armées de Nyrond et Furyondie se trouvèrent amenuisés comme des mercenaires partaient vers l'est pour y trouver une paye plus intéressante.
Avec ses armées gigantesques et hétéroclites, Ivid frappa dans toutes les directions à la fois. Son Armée des Glorieuses passa la rivière Thelly et entra dans les Glorieuses. Après y avoir rencontré une vive résistance, celle-ci pénétra toutefois dans le comté de Solandie et le déborda rapidement. L'Armée d'Aerdie, pour sa part, marcha lentement vers Parlefort, la capitale d'Almor. L'Armée du Nord, quant à elle, entra dans la Forêt d'Adri près de Chanloré avec comme but Innspa en Nyrond. Pendant ce temps, l’Armée du Sud marchait à travers les Collines de Fer avec la ferme intention de capturer enfin la Cité Franche de Citadelle.
Les intentions du Grand Royaume pouvaient difficilement passer inaperçues. En effet, ayant toujours été la cible numéro un d'Ivid et sachant quel sort le Grand Roi réserverait à son pays, le Prélat Kévont d'Almor avait lui-même organisé un réseau de renseignements au sein des terres d'Aerdie afin de ne jamais être pris au dépourvu par les décisions du Roi Fou de Rauxes. Ainsi, quand ses espions lui apprirent qu'Ivid levait d'immenses armées, il envoya des messagers à Nyrond et dans tous les états de la Ligue de Fer pour les préparer à la guerre pendant que son peuple consolidait ses propres défenses.
Etant prudent, Kévont ne prit pas lui-même le commandement de ses troupes mais le confia plutôt à un chevalier jeune et respecté de tous, l'Honorable Osson de Parlefort qui fut alors placé à la tête de la totalité des forces de la Prélature.
Le Commandant Osson n'eut pas de mal à se faire une idée de la gravité de la situation. Rien que par le nombre, le Grand Royaume était en mesure d'écraser le pays - et visiblement avait l'intention de le faire. La situation était claire, mais la solution ne l'était pas. Almor ne pouvait pas se défendre contre une telle armée. Ainsi, Osson décida de passer à l'offensive et de porter la guerre au-delà de ses frontières au cœur même du Grand Royaume, épargnant ainsi Almor. Ce plan audacieux n'aurait jamais été mis à exécution si Kevont lui-même ne l'avait appuyé, car nombre de vieux et « sages » chevaliers le trouvaient bien trop dangereux.
Le plan était très simple et osé. Osson divisait son armée en deux. Il en postait une partie le long de la frontière avec le Grand Royaume. Celle-ci, trop petite pour bloquer une attaque massive, avait pour rôle de harceler sans cesse les troupes d'Aerdie et de patrouiller la frontière avec rigueur et énergie. Ainsi, pensait Osson, les aerdis pourraient croire qu'elle serait bien plus importante qu'en réalité, ce qui devrait les empêcher d'attaquer Almor en masse31.
La deuxième partie de l'armée d'Almor était constituée de la totalité de la cavalerie du pays et commandée par Osson. Tout équipement était interdit hormis le strict nécessaire32. Osson ordonna que chacun renonce à tout confort inutile, car faible par le nombre, la vitesse de sa troupe ferait certainement la différence entre la vie et la mort.
Ayant divisé ses forces, Osson mis son plan à exécution. Sachant qu'aucune de ses armées ne pourrait supporter l'attention pleine et entière du Grand Royaume, le commandant espérait détourner Ivid d'Almor. En effet, le pays avait besoin de temps pour que des renforts de Nyrond puissent arriver. De plus, s’il pouvait suffisamment harceler Ivid, il était même possible que le Grand Roi n'attaque jamais Almor. D'une façon ou d'une autre, Osson préférait faire la guerre sur le sol d’Aerdie.
Franchissant la forêt de Thelly, Osson frappa tout d'abord au sud en Vendangier 583 AC. Rapides et profitant de l'effet de surprise, les cavaliers d'Almor balayèrent les troupes mal entrainées d'Ahlissa et plongèrent au cœur de la Province du Sud y semant le plus grand des désordres. Les paysans locaux opprimés depuis longtemps par l’Herzog accueillirent à bras ouverts les almoriens. La réponse à cette attaque fut longue à venir, car la majorité des troupes de la Province du Sud étaient alors massées à l'ouest se préparant à attaquer Citadelle. Dépêchant en hâte des détachements de son armée vers l'est, l’Herzog dût accepter à contre-cœur l'aide du Grand Roi33. L'Armée d'Aerdie marcha donc vers le sud-ouest pour engager les intrus, mais, avant qu'elle ne les attrape, Osson poussa plus loin.
Plutôt que de retourner en Almor, Osson mena ses cavaliers dans la forêt de Rieu. L'Armée des Glorieuses du Grand Roi, bien que victorieuse, avait subi de lourdes pertes durant sa conquête de la Solandie. Osson pensait que la défaite de ses troupes dans la Solandie détournerait l'attention d'Ivid d'Almor. Une fois dans la forêt, Osson trouva toutefois les troupes du Grand Roi prêtes à le recevoir. Bien qu'affaiblie, l'Armée des Glorieuses était belle et bien là et elle ne serait pas battue si facilement. Toutefois, les aerdis n'avaient pas un général de génie à leur tête. A la bataille de de la forêt de Rieu, Osson inaugura la tactique de la fausse retraite qui allait le rendre célèbre. Croyant la cavalerie ennemie défaite, les aerdis lancèrent la chasse pour finalement tomber dans un piège mortel. L'Armée des Glorieuses fut décimée.
Après un bref répit pour réorganiser ses troupes, proclamer la libération de la Solandie et recruter des volontaires, Osson repartit de plus belle en traversant les Glorieuses, il attaqua Nulbish située sur la rivière Thelly. Malheureusement, la chance d'Osson tourna à ce moment-là. Le commandant de la garnison de Nulbish, le Magistar Vlent, possédait l'entrainement militaire qui faisait tant défaut aux autres grands d'Aerdie. Ainsi, refusant toute confrontation directe, le Magistar Vlent utilisa une flottille fluviale lourdement armée pour soutenir la ville et harasser les almoriens. Après quelques semaines de siège futile, Osson appris que l'Armée d'Aerdie ne tarderait plus à le rejoindre. Tout retour vers Almor était impossible.
Beaucoup d'options - aussi noires les unes que les autres - furent discutées lors du conseil de guerre d'Osson qui suivit cette nouvelle34. Certains des chevaliers prétendaient qu'il fallait retourner en Almor, d'autres qu'il fallait passer l'hiver en Solandie, d'autres même qu'ils devaient marcher sur Rauxes, la capitale du Grand Royaume. Finalement, Osson décida de marcher sur la Médégie et de maintenir la pression sur les troupes du Grand Royaume. D'autant plus que si les nouvelles se vérifiaient, la Seigneurie des Iles et la Ligue de Fer étaient sur le point de s'allier. La flotte de la Seigneurie permettrait donc probablement à Osson et aux siens de retourner en Almor après l'hiver, et ainsi de s'échapper à la barbe et au nez des armées d'Ivid.
Bien que cette attaque de la Médégie surprît le Grand Roi, sa réaction fut également surprenante. Dès que les intentions d'Osson furent claires, Ivid ordonna à ses armées de cesser la poursuite. La Médégie rebelle n'obtiendrait aucune aide. A la suite de batailles violentes, l'armée d'Osson écrasa les forces du Saint Censeur et se rendit maitre du terrain de Pontylvère jusqu’à la Lande Solitaire. Spidasa, le Saint Censeur, fuit vers Rauxes pour demander pardon à sa majesté impériale. Mais manquant de compassion, Ivid le fit arrêter et condamner à la Mort Sans Fin35.
L'arrivée de l'hiver apporta quelque répit aux belligérants. Dans le nord, la neige recouvrait tout et un vent glacial soufflait. Tout au long de l'orée sud de la Vesve, les humanoïdes d’Iuz, loin de la chaleur de leurs cavernes, creusèrent des abris hâtifs du mieux qu'ils pouvaient et une fois installés à l'intérieur, ils refusèrent d’en bouger. Belvor profita de cette tranquillité pour préparer la suite des évènements.
A l'est, la pluie eut exactement le même effet. Pris dans la boue à cause des ordres du Grand Roi, les armées du Grand Royaume se massaient aux frontières de la Médégie, d'Almor et de Nyrond. Le raid d'Osson et les pluies incessantes permirent ainsi à Almor de se fortifier et de consolider ses frontières. Nyrond leva également de nouvelles armées afin de faire face à la menace des aerdis.
Bien que l'hiver arrête les armées, il semble qu'il ait donné un coup de fouet aux efforts diplomatiques de chacun. La Marche des Ossements se rappela au souvenir d'Ivid, demandant sa part de butins et insista pour que l'attaque sur Nyrond ait lieu après la fonte des neiges. Ahlissa, sentant que son sort pouvait très bien devenir le même que celui de la Médégie, réaffirma son intention de se battre au côté d'Ivid. De même firent les Barons des Mers, alors que la Province du Nord jurait une fidélité sans faille à son cher Grand Roi.
L'entrée du Grand Roi dans la guerre simplifia une tâche de Nyrond et d'Almor - convaincre la Ligue de Fer de se joindre à l'alliance. Ainsi, des représentants des états membres de la Ligue, de Nyrond et d'Almor se réunirent à Oldred sur l’invitation d'Archibald III et y signèrent le Pacte Oriental les alliant contre « les agressions folles du Grand Royaume ». Le Comté d’Urnst signa également ce pacte mais la Théocratie d’Arbonne s'y refusa citant les nombreuses hérésies du Nyrond.
Toutefois, cette alliance pris un sérieux coup quand le Prince Latmac Ranold de la Seigneurie des Iles fut déposé par un de ses cousins éloignés, le Prince Frolmar Ingerskatti qui proclama son allégeance au Grand Empire Caché de la Fraternité écarlate. Osson était pris au piège en Médégie et la Fraternité écarlate devenait une réalité tangible.
A l'ouest, les efforts diplomatiques de la Furyondie portèrent enfin leurs fruits. Réalisant que la menace de Iuz était bien réelle, les états du sud consentirent enfin à s'allier. La Kéolande signa en premier le Traité de Niole Dra, suivi de près par la Grande Marche, la Francheterre, le Duché d'Ulek et le Comté d'Ulek. Célène fut le dernier des pays à y consentir. Citant des menaces frontalières, les autres pays du sud s'y refusèrent mais jurèrent toutefois de ne pas aider Iuz. Avec ce traité en main, Belvor revint donc à Chendl avec beaucoup d'espoir pour son peuple.
A sa façon, Iuz conclut aussi des alliances - toutes outrageusement à son avantage. Après que les Royaumes Bandits eurent été définitivement annexés, il envoya des émissaires à Ket, Tusmit et en Pérennelande leur demandant de prendre les armes. Ket et Tusmit répondirent favorablement alors que la Pérennelande ne lui offrit que sa neutralité bienveillante et des mercenaires. D'autres de ses agents allèrent encore jusque dans les montagnes des Brumes de Cristal espérant inciter les humanoïdes y résidant à attaquer la Kéolande et ses alliés.
Finalement quand le printemps arriva, de nouvelles armées étaient en marche. La majorité des troupes de la Kéolande franchissait les Lortmils, une petite troupe de la Grande Marche arrivait par les Basses Crêtes, quelques elfes de Célène montaient vers le nord, et la Ligue de Fer se rassemblait à Aïdye et à Citadelle. Parmi les forces du mal, Ket était prêt à fondre sur Bissel, la Marche des Ossements menaçait Ratik et Nyrond, et les Barons des Mers et la Seigneurie des Îles se précipitaient vers la baie des Grandfonds pour faire cesser les raids des barbares du nord.
Pendant que ces armées fraiches marchaient vers le nord, des évènements très importants se déroulaient en Pomarj. Faisant autrefois partie de l'empire de la Kéolande, cette terre de montagnes et de forêts était tombée depuis longtemps aux mains de sauvages tribus humanoïdes. La Principauté d'Ulek fit de nombreux essais pour conquérir cette région mais rien ne parvint à briser la résistance farouche des gobelins et des orcs qui y avaient trouvé refuge. Le Pomarj acquit rapidement la réputation d'un endroit de mort, d'esclavage, de dégénérescence et de fortune. Aussi, peu de gens osaient braver ces terres sauvages, si bien que ni Célène ni les Etats d'Ulek ne virent ce qui s'y tramait.
Une révolution venait de se produire, une de celle que personne n'aurait pu soupçonner : un chef sang-mêlé orc venait de s'y révéler. Après s'être proclamé le chef du peuple des Nedlas, Turrosh Mak prit le contrôle des tribus avoisinantes36. Se déclarant Despote, Turrosh Mak commença à rassembler les diverses tribus en une grande confédération, et réussit ce qui aurait pu sembler invraisemblable pour tout le monde.
Pour avoir cette emprise sur les divers orcs, gobelins, gnolls, ogres et autres, Turrosh Mak leur remémora les Guerres de la Haine dont la douloureuse mémoire circulait toujours dans leurs têtes. Ainsi, il n'eut pas grand-chose à faire pour les rallier dans un même et unique but : recouvrer leurs territoires ancestraux.
Par le plus grand des hasards, Turrosh Mak frappa au moment le plus opportun pour lui et ses troupes. De grandes armées venaient juste de quitter les terres du sud pour aller combattre dans le nord emmenant avec elles les meilleurs hommes et les officiers les plus capables. Pendant que les autres nations regardaient au nord, la nouvelle nation orc avait du temps pour grossir et s'organiser.
Clamant haut et fort qu'il « forgerait un empire où nul n'existait », Turrosh Mak lança ses troupes sanguinaires à la fin du mois de Semailles. Cherchant tout d'abord des victoires faciles, il marcha vers le sud de la Côte Sauvage qui tomba rapidement avec Elredd, Vilmur et Phax. Grisées par la victoire, les tribus se dirigèrent ensuite vers le sud-ouest et entrèrent dans la redoutable forêt des Murmures puis firent irruption dans la Principauté d'Ulek.
Comme il est souligné plus haut, l'attaque eut lieu au bon moment. En effet, la majorité des armées qui auraient pu aider la Principauté dans sa lutte étaient parties vers le nord. Ainsi, la petite armée d'Ulek, bien qu'aguerrie, fut prise de court par les hordes déferlantes du Pomarj et vite débordée. Le nain Gardien du Joyau, Augustos Clinkerfire, combattit de son mieux mais ne put qu'organiser une retraite en bon ordre devant le nombre d'assaillants. Finalement, c'est dans les basses collines des Lortmils où les nains étaient plus à leur avantage, que le Seigneur Clinkerfire réussit à stopper l'avancée du Pomarj. Malheureusement, la moitié est de la Principauté était tombée aux mains de Turrosh Mak.
Sachant la fragilité de sa confédération tribale, le Despote n'insista pas plus loin. Ses orcs avaient besoin de victoire pour maintenir leur enthousiasme et il avait décidé de ne pas s'enliser dans un conflit qui serait long et sans issue. Satisfait de ses gains, Turrosh laissa ses contingents humains en Ulek et mena ses armées orcs vers le nordd37. Longeant la forêt des Murmures, Turrosh mena ses armées au nord-ouest vers la crête des Lortmils entre Célène et le Comté d’Ulek. Sur leur chemin, gnomes, halfelins et nains combattirent courageusement mais beaucoup de leurs meilleurs combattants étaient partis vers le nord. Ainsi, les orcs marchèrent vers le nord-ouest sans trop rencontrer de résistance jusqu'à la Passe de Célène où une coalition de réservistes humains, nains, gnomes, hobbits et même d’elfes de Célène mit une halte à leur avancée.
La Bataille de la Passe de Célène fut sanglante et longue. Les éclaireurs avancés de la Ligue du Droit (comme les défenseurs se nommèrent) venaient juste d'atteindre un virage de la passe quand ils virent les premiers scouts orcs. Sur ordre du nain Rourk Eclatdepierre [Splinterstone] des nains d’Ulek, les quelques 200 éclaireurs de la troupe montèrent une barricade de fortune et une redoute sur le bord de la passe avant que le gros des orcs n'arrive. Réalisant qu'ils étaient inférieurs en nombre, Eclatdepierre envoya de nuit des messagers vers Célène et Ulek. Les orcs étaient dans la passe et les messagers risquaient gros. Mais qu’allaient devenir ceux qui restaient ? Si les messagers étaient tués ou arrivaient trop tard, Eclatdepierre et ses hommes ne pourraient rien faire d'autre que de combattre jusqu'au dernier.
La première attaque eut lieu de nuit, une tactique orc standard. L'assaut n'était rien d'autre qu'une charge sauvage, une tentative de débordement par le nombre. Toutefois, la barricade tint bon, sous le commandement d’Eclatdepierre. Des vagues d'orcs chargèrent au fil des heures et ne cessèrent qu'à l'aube. Le soleil du matin éclairait un spectacle étonnant et horrifiant : d’innombrables corps d’orcs gisaient en tas sanglants devant la paroi rocheuse, comme s’ils ajoutaient leur masse à la redoute. Bien que moins nombreuses, les pertes naines étaient sérieuses. Toutefois, malgré le besoin qu'avaient ses hommes de se reposer, Eclatdepierre ordonna la construction d'une seconde et d'une troisième barricade au cas où la première tomberait la nuit suivante.
Pendant les trois jours qui suivirent, les défenseurs de la Ligue du Droit, protégés par leurs « fortifications », résistèrent tant bien que mal aux incessantes vagues d'orcs et de gobelins qui venaient se fracasser sur leurs défenses. Quand une colonne de renforts venant d'Ulek arriva enfin sur les lieux38, elle fut bien étonnée de constater qu’Eclatdepierre et 30 de ses hommes étaient encore vivants et tenaient tenacement la dernière barricade. En effet, tous les croyaient morts depuis longtemps. Pour leur courage, Rourk Eclatdepierre reçut une petite baronnie et ses hommes se virent allouer une pension pour le reste de leur vie.
La défense de Rourk avait stoppé l'avance orc et, une fois de plus, le Despote du Pomarj cessa ses attaques, cette fois-ci pour retourner au Pomarj s'occuper de chefs orcs rebelles. D'autres conquêtes attendraient.
Turrosh Mak arrêté, les états d'Ulek se préparaient à contre-attaquer mais même unies leurs armées étaient trop faibles. En effet, bien que l'engagement de Célène dans cette force aurait pu leur assurer la victoire, les elfes n'avaient aucune intention de leur prêter assistance.
Peu confiante envers ses voisins, Sa Majesté Yolande laissa les peurs et les suspicions paralyser sa nation. A son sens, les humains du nord avaient "exigé" son aide et l'avaient ainsi privée de troupes vitales à la sécurité de son propre pays. Maintenant, des nains et des gnomes - nullement amis des elfes - demandaient son aide dans les montagnes. Aucun pays ne lui avait offert son aide quand Célène était menacé par le Pomarj, raisonnait-elle. Donc, personne n'aurait d'aide de Célène. Yolande rappela ses troupes de Furyondie et ferma ses frontières. D'autres avaient déclenché cette guerre, ils la résoudraient eux même et aucun elfe ne serait tué inutilement
Comme les derniers nuages de l'hiver se dissipaient dans l'est, le Commandant Osson, toujours pris au piège dans la Médégie, pouvait bien imaginer le sort qui l'attendait avec ses hommes. L'espoir qu'il avait placé dans la Seigneurie des Iles s'était effondré. Des navires des Barons des Mers - les Requins d'Ivid - patrouillaient la Mer d'Aerdie pendant que les armées du Grand Royaume l'attendaient aux frontières. Même les paysans de Médégie que Osson pensait voir se soulever ne voulaient rien savoir par peur des légions d'Ivid. Ainsi, sachant que sa fin était proche, la cavalerie d'Almor repartit sur le chemin de la guerre pour la dernière fois, tentant une percée sur la rivière Flannie pour atteindre les Hautes Terres d'Estemarche.
Bien qu'Osson ait préparé une attaque en bon ordre, l'assaut fut plutôt désordonné. En effet, alors que la cavalerie chargeait à travers la rivière, nombre de ses officiers tombèrent sous les flèches des aerdis retranchés. En fait, tant moururent que l'armée n'avait quasiment plus de commandement. Ainsi, dès qu'il le pouvait, tout cavalier tentait sa chance et filait vers les plateaux et la sécurité de la Solandie De là, le reste de la cavalerie défaite retourna en Almor par la Ligue de Fer. Le Commandant Osson ne revint pas et son devenir reste encore un mystère. Le Grand Raid d’Almor venait finalement de se terminer.
Ce ne fut qu'après que ses démons se soient rassasiés des cadavres que le Grand Roi s'occupa de la Médégie. Ivid ordonna que cette terre soit pillée et défigurée. Il voulait que chaque homme, femme et enfant souffre pour avoir manqué d'obéissance. Le châtiment éternel de Spidasa ne suffisait pas à apaiser sa colère. Ivid autorisa tout homme à piller, violer, massacrer. Certains chefs allèrent même jusqu'à se livrer bataille pour avoir le droit de piller telle ou telle ville. De fait, l'armée d'Ivid fut occupée pendant quelque temps.
Les historiens hésitent à nommer l'invasion d'Almor une bataille. Ce fut plus exactement un massacre. Les armées d'Ahlissa et d'Aerdie convergèrent vers Parlefort du sud et de l'est; l’Armée du Nord marcha à travers la Forêt d'Adri pour prendre la frontière entre Almor et Nyrond pendant que les orcs de la Marche fondaient sur le flanc est de Nyrond. Ivid déborda donc Almor par trois fronts et empêcha Nyrond d'aider la Prélature.
Ironiquement, Almor fut attaqué et tomba en Plantain 584 AC. En effet, Parlefort ne sut résister à la folie destructrice des magiciens et des prêtres du Grand Roi. En un seul jour, le Jour de Poussière, ceux-ci réduisirent Parlefort en cendres à force de tremblements de terre, boules de feu, d’inondations, de nuages de gaz empoisonné, et pire encore. Quand la poussière tomba, il ne restait rien de Parlefort à piller. Toutefois, Ivid ordonna que le corps de Kévont soit retrouvé et exposé pendant un mois sur les restes des murs de la ville. La nation d'Almor n'existait plus.
Pendant ce temps, dans l'ouest, Iuz était confronté à une coalition d'armées défendant le bien. La Furyondie, Véluna, la Grande Marche, les Etats d'Ulek (les nouvelles du Pomarj n’étaient pas encore arrivées), la Kéolande et la Francheterre unissaient leurs bannières contre le Seigneur du Mal. Avec la Société Cornue et Roquepoigne comme seuls alliés actifs, le destin d'Iuz semblait certain.
Toutefois, la diplomacie de Iuz porta finalement ses fruits. En effet, au début de Moibéni, les gardes de Bissel le long de la Faux virent les premières bannières du nouvel allié d'Iuz, Ket. L’armée de Bissel, sur ses gardes, marcha pour bloquer l’avance de l’ennemi et retint les cavaliers sur l’autre rive pendant quelques semaines.
Véluna retira rapidement ses troupes de Furyondie craignant que les cavaliers ne changent d'objectif. Au même moment, des nouvelles de l'attaque du Pomarj arrivèrent aux commandants d'Ulek en Furyondie. Pris entre leurs promesses à Belvor et les besoins de leurs nations, le Duc d'Ulek - Suprême Commandeur des forces d'Ulek - divisa ses troupes et en renvoya la moitié dans le sud, laissant l'autre en Furyondie.
Parmi les revers du destin, c'est à ce moment-là qu’une nouvelle menace venue des Brumes de Cristal, géants, ogres et d’autres créatures hideuses envahirent les vallées de Stérich et de Géoff. Les dirigeants de ces pays envoyèrent alors des appels désespérés au roi Skotti de Kéolande, mais la majorité de l'armée de celui-ci étant dans le nord, il n'avait que peu d'aide à leur offrir car ses réserves aidaient déjà les Etats d'Ulek. Néanmoins, Skotti rassembla les forces qu'il put et les offrit au Comte de Stérich après que celui-ci eut reconnu l'autorité de la Kéolande. Ces négociations prirent du temps et ce fut trop tard pour Stérich et Geoff.
Des géants et des ogres descendirent également des montagnes pour attaquer la Francheterre qui, contrairement à ses voisins du nord, repoussa les monstres. Les solides paysans de la Francheterre étaient habitués depuis longtemps à se rassembler pour défendre leur terre. En devenant un camp armé, la Francheterre repoussa ses assaillants, mais manqua de force pour expulser les créatures de leurs forteresses dans les montagnes. Toutefois, le temps des Troubles des Géants (comme ces évènements furent appelés) les empêcha d'envoyer plus de troupes vers la Furyondie.
Pour beaucoup de sages, les forces du mal semblaient réunies pour réaliser un grand schéma39. Iuz profita de la diversion fournie par ces évènements et l'invasion du Pomarj pour lancer une nouvelle vague d'attaques. Tout d'abord, il poussa sur Chendl, mais ses armées furent repoussées et marchèrent à l'est de Port-Faïence pendant que la Société Cornue faisait le siège de Cherche-Gué. Assaillies de toutes parts, les forces de la Furyondie refluèrent et Iuz pris les berges sud du lac Whyestil. La flotte de Whyestil qui avait assuré la domination de la Furyondie sur ces eaux s'échappa de justesse de cet étau et rejoignit le Nyr Dyv par la Veng.
Toutefois, les forces du Mal subirent aussi une cruelle défaite. Pendant que Iuz marchait à l'est, Belvor contre attaqua dans la forêt de Vesve. Aidé par les elfes des bois et les rangers du Haut Val, il décima systématiquement tous les anciens territoires tribaux des orcs dans ces bois. Avec la destruction de ces tribus, Belvor élimina tout espoir d’Iuz de pouvoir se renforcer. Pendant ce temps, Véluna stoppait net la marche des kétites sur Mitrik.
Bissel n'eut pas cette chance. Finalement, les cavaliers baklunis brisèrent ses frontières. Ainsi, le Beygraf Zoltan, Bouclier de la Vraie Foi, força le Commandant des armées de Bissel à accepter les termes de sa reddition. La paix conclue, Ket contrôlait les routes commerciales vitales à travers le défilé de Roncebois.
La vague du mal semblait devoir submerger la Flanaesse – même jusqu’aux portes de Greyhawk - mais le destin fit son apparition sous les traits de la folie. Après avoir considéré le succès de la campagne d'Almor dans laquelle il avait joué un rôle modeste avec la menace qu’avait représenté Osson, Ivid ne conclut pas qu'Osson était un bon commandant mais plutôt que ses propres généraux étaient des ignares incompétents40 qui avaient besoin de son aide pour obtenir le succès. En bref, il décidât qu'il était un génie militaire et que ses généraux étaient des incapables.
Après cette soudaine prise de conscience, Ivid prit personnellement le contrôle de toutes les armées du Grand Royaume malgré les avis de ses meilleurs conseillers. Ivid n’a pas simplement licencié ses généraux, il en exécuta un bon nombre en n'épargnant que ses favoris.
La campagne militaire qui s'ensuivit fut, comme c'était prévisible, un véritable désastre. Encouragé par la victoire sur Almor, Ivid poussa ses armées sans commandement vers Nyrond, croyant qu'il pourrait les diriger du Trône de Malachite par magie et par messagers interposés. La tentative de passer la rivière Harpe près d'Innspa fut un désastre total car les quelques commandants qui avaient échappés à la colère d'Ivid craignirent trop de décider du plus petit détail tactique sans l’aval explicite de Rauxès. De plus, les ordres de Rauxes mettaient des heures à arriver et quand ils arrivaient, ils étaient illogiques ou dépassaient clairement les développements de la bataille.
Ivid répondit à ces fautes par d'autres exécutions et la peur commença à s'installer au cœur de la noblesse : la mort d'un commandant menait à la désignation d'un noble « sûr », qui était alors mis dans une situation impossible et devenait le prochain candidat à l'exécution. Originellement un honneur, les prises de commandements signifiaient maintenant la mort. Les généraux apprirent rapidement que la meilleure façon de survivre était de ne rien faire. Toute attaque sur Nyrond n'alla pas plus loin que la frontière, mais les armées du Grand Royaume continuaient leurs assauts futiles suivant aveuglement les ordres du Grand Roi.
Toutefois, Ivid ne s'arrêta pas là. Pensant - à juste titre - que ses généraux conspiraient contre lui, il décida d'avoir encore plus la main mise sur ceux-ci. Les prêtres d'Hextor, cherchant à se racheter aux yeux du Grand Roi, trouvèrent une solution à ce problème41. Grâce à des rituels secrets, les prêtres ramenèrent les généraux morts sous forme d'animus - un être qui, bien que mort, garde son intelligence et ses aptitudes. Ivid pensait probablement que de telles créatures lui obéiraient plus facilement. En fait, il fut tellement impressionné par ces généraux animus qu'il étendit ses ambitions. Tout d'abord, il fit tuer tous les nobles qui lui avaient déplu ou qui allaient le faire et les fit devenir des animus ainsi que tous ses courtisans favoris.
Bien que les nobles d'Aerdie soient décadents, ils n'étaient pas fous et considéraient la « récompense d'Ivid » comme très peu enviable. Les faveurs d'Ivid devenant aussi mortelles que sa colère, nombre de nobles sombrèrent dans la médiocrité la plus totale et l'anonymat, voir la clandestinité. Quelques-uns des plus courageux tentèrent de le dissuader, mais ne réussirent qu'à être « récompensés » sur le champ. Ainsi, dans la noblesse, la peur d'Ivid se transforma peu à peu en défiance. En bref, Ivid créa par son attitude les complots qu'il imaginait.
Cette crise de la noblesse d'Aerdie atteint son paroxysme lors du Festival des Richesses en 584 AC. Un assassin, sorti de la foule, porta un coup fatal à Ivid avec une dague empoisonnée42. Quand la mort d'Ivid fut annoncée, tout le pays poussa un soupir de soulagement. Et les nobles se préparèrent joyeusement à la lutte pour le pouvoir qui allait avoir lieu.
Cependant, celle-ci n'eut pas lieu à cause d'un évènement encore plus important que la mort même d'Ivid. Des arrangements secrets, probablement passés avec des baatezus alors qu'il était sur le Trône de Malachite, firent qu'Ivid revint de la mort. Ivid V, qui était sans âme et glacial durant sa vie, l'était doublement dans sa mort.
La vengeance de l'animus Ivid fut rapide et terrible. Une orgie d'exécution et de revivification s'ensuivit. Ivid récompensait même la plus petite suspicion par la mort. Cherchant à régler leurs comptes, les nobles impliquaient leurs ennemis, et Ivid se moquait bien de savoir si les accusations portées étaient vérifiées ou non. Le Grand Roi, maintenant surnommé l'Immortel, se divertissait dans le chaos et la destruction de ses terres.
Ayant eu vent des massacres perpétrés par Ivid, le roi Archibald III de Nyrond contre attaqua l'Armée du Nord entre Womtham et Innspa. Bien que les généraux animus d'Ivid combattirent bien - étant morts, ils ne craignaient pas de mourir - les terres meurtries du Grand Royaume ne leur offrirent aucune aide.
Sa Grace Grenell, Herzog de la Province du Nord, se rebella contre son cousin dans une tentative désespérée de stopper la marche des nyrondais sur ses terres. Libéré du Roi Fou, il s'allia à la Marche des Ossements, et réussit à stopper l'avance d'Archibald dans les collines de Silex en sacrifiant sans pitié de nombreuses troupes humaines et orcs. Malgré cette leçon, Archibald ne lâcha pas prise et continua son attaque croyant que la victoire totale était à sa portée.
La défection de la Province du Nord donna du baume au cœur à de nombreux autres nobles, vivants ou animus. L’Herzog de la Province du Sud, parmi les premiers nobles à avoir été récompensé par Ivid, réaffirma sa domination sur la Province du Sud. D'autres l'imitèrent rapidement et transformèrent leurs domaines en camps armés. L'autorité du Grand Roi s'effondra alors entièrement, ne laissant à Ivid que ses propres terres. Ainsi, le fragile Grand Royaume éclata en des centaines de petites principautés, de duchés, de baronnies et d’autres comtés. Le Grand Royaume d'Aerdie n'existait plus.
29 L’Herzog
du Nord fut convaincu rapidement par le fait qu'il était pris entre Ivid et ses
nouveaux alliés humanoïdes.
30 L'histoire
raconte qu'Ivid, fou de rage par son impuissance à faire plier le Saint Censeur
de Médégie, aurait fait exécuter près de 100 concubines du Saint Censeur pour
apaiser sa colère.
31 Osson
avait correctement jugé ses ennemis. L'Armée d'Aerdie, la plus importante du
Grand Royaume, était conduite par des courtisans, pas des guerriers. Le Grand
Despote de l'armée, sa Grandeur Yimdil de Jalpa, préférait commander ses hommes
du confort de son palais de Jalpa plutôt que d'endurer les rigueurs d'une
campagne se déroulant à 350 kilomètres. Ses subordonnés ne valaient pas mieux,
se battant les uns contre les autres plutôt que contre l'ennemi, cherchant à
discréditer leurs collègues et ainsi à gagner quelques faveurs aux yeux des
redoutables censeurs du Grand Roi.
32 L'Armée
d'Aerdie fournissait un excellent exemple de bagages inutiles. Bien que des
comptes exacts ne furent pas faits, le Prévost de l'armée estimait dans une
lettre à sa femme que la caravane d'intendance de la troupe s'étendait sur 60
kilomètres et prenait environ trois jours à être rassemblée. Entre autres, elle
comprenait 5 000 femmes, 500 jeunes garçons, deux troupes de théâtre et 50
rossignols dans des cages d'or.
34 Thrédus,
le chroniqueur et mage personnel du commandant Osson, rapporte fidèlement ces
conseils de guerre. La Véritable Histoire de la Grande Campagne Almorienne
de Thrédus comporte cinq volumes et relate les détails des diverses batailles
et des informations biographiques à propos d'Osson lui-même.
35 Les
victimes condamnées au supplice de la Mort Sans Fin portent un anneau de
régénération pendant que les bourreaux se relaient pour les torturer sans
fin. Ceux-ci sont particulièrement préparés à cet effet et savent donc bien
doser leurs efforts pour ne pas tuer leur sujet. Ainsi, on dit que certains
auraient été ainsi suppliciés par des générations de tortionnaires.
36 Comment
un sang-mêlé - généralement méprisé par les vrais orcs – a pu réussir à prendre
le contrôle d'une des plus puissantes tribus d'orcs du Pomarj reste un mystère.
Certains sages pensent qu'il aurait pu être aidé par un magicien ou même par la
Fraternité écarlate.
37 Le
Despote détestait mais il avait désespérément besoin de ses troupes humaines.
En effet, il les considérait comme faible car manquant de sauvagerie - comparés
à ses orcs. Toutefois, il les savait plus patientes et disciplinées. Ses forces
orcs, elles, ne supporteraient pas de manquer de batailles et de victoires.
38 Nul
renfort n'arriva de Célène. Les elfes clamèrent qu'ils n'avaient pas été mis au
courant. Toutefois, quelques semaines plus tard, un messager revint à la passe
disant qu'il avait rencontré personnellement le Lumineux Commandant elfe
Jevrail et qu'il lui avait délivré le message de Rourk. Ne pouvant pas prouver
ses dires, beaucoup pensent (surtout des elfes) qu'il a menti pour couvrir sa
désertion.
39 G.
Ivril, plus que tout autre, a défendu cette thèse. Il déclare que le minutage
précis des attaques d’Iuz, du Pomarj, et des Brumes Cristallines correspondent
à un plan organisé. Certes, les agents d'Iuz ont cherché à inciter les
habitants de ces deux dernières régions, mais inciter les gobelins et les
géants est bien plus facile que de les faire combattre par des attaques
coordonnées. Plus probablement, comme le suggère Pomfert, les attaques ont été
à peu près simultanées parce que les monstres du Pomarj et des Brumes
Cristallines ont simultanément remarqué la préoccupation de leurs voisins pour
Iuz et ont décidé de frapper. Selon Pomfert, les agents d'Iuz ont donc
simplement incité à des attaques plutôt que de diriger des armées de monstres
vers des invasions précisément planifiées.
40 Beaucoup
étaient réellement incompétents. Mais Ivid incluait dans le lot d'autres qui
étaient très doués.
41 À
la suite de l'arrestation puis de la condamnation du Saint Censeur Spidasa, le
culte d'Hextor avait perdu beaucoup de son prestige et de sa puissance à la
cour d'Ivid. Logiquement, les membres survivants du culte cherchèrent quelque
pardon en aidant le Grand Roi à restructurer son armée.
42 L'identité et l'alignement politique de l'assassin restent un mystère : le meurtre était vieux de quelques secondes quand les gardes du corps du Grand Roi le transformèrent en bouillie.
Références
Histoire officielle des Guerres de Greyhawk
Traduction du "Wars Adventurer's Book" écrit par David Cook.
Traduction initiale par Laurent Debelle.
Relecture par le Chevalier de Greyhawk
Le prochain article concerne la fin de l'histoire officielle des Guerres de Greyhawk.
Bonne lecture.
Le Chevalier de Greyhawk
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour vos commentaires.