dimanche 14 juillet 2024

Renaître de ses Cendres : l'Atlas de la Flanaesse : Historique

 

Renaître de ses Cendres

FROM THE ASHES Boxed Set 1064, by Carl Sargent,


 L'ATLAS DE LA FLANAESSE


 


L’Atlas de la Flanaesse

Les grandes migrations

Les premiers habitants de la Flanaesse étaient les membres des tribus flanae. Il y a près d’un millier d’années, leurs territoires furent envahis par deux groupes d’adversaires : les Suélois et les Oeridiens.

Les Suélois ont fui les conflits internes qui se déroulaient sur leurs propres terres et les grandes guerres avec les Baklunis. Ils ont traversé ce qui est aujourd’hui la Mer de Poussière vers le nord-est, franchissant la cordillère des Brumes de Cristal et les Fournaises de l’Enfer, et se sont largement répondus sur les terres qui s’offraient devant eux.

Les Oeridiens ont commencé leurs migrations vers le nord pour les mêmes raisons, fuyant la même guerre. Les Baklunis et les Suélois employaient des mercenaires, des bandits et des humanoïdes qu’ils pouvaient embaucher pour leurs armées. Cette force indisciplinée était souvent trop contente de déserter et d’attaquer les Oeridiens, les forçant à se diriger vers l’est.

Les Oeridiens étaient des envahisseurs féroces. Ils ont chassé tout le monde devant eux, Flanae et Suélois. De tous les envahisseurs, ils ont eu le plus de succès pour réussi à établir des terres colonisées partout ils y sont allés, et toute menace que les Suélois pouvait opposer à leur domination fut bientôt éliminée.

Les magiciens suélois ont invoqué la terrible Dévastation qui s’est abattue sur les malheureux Baklunis sur le nord de leurs terres, mais le dernier acte des archimages abklunis fut une réponse appropriée. Les tempêtes de la Pluie de Feu Incolore a réduit les terres suéloises en cendres. Il restait peu de Suélois ou de Baklunis pour émigrer après cela. Les Oeridiens avaient le dessus.

Les féroces tribus œridiennes ont combattu pendant deux siècles les Suélois et les tribus humanoïdes éparses pour la possession des terres centrales de la Flanaesse. Les Oeridiens ont encouru l'inimitié des Fannae et des proche-humains également. Les arrogants oeridiens auraient pu être vaincus par cette alliance des forces, mais les Suélois firent l’unanimité contre eux : ils ont d’emblée menti, trompé, volé, pillé, réduit en esclavage et tué. Au fil du temps, les Flanae et les proche-humains s'allièrent aux Oeridiens pour chasser les Suélois jusqu'aux franges toujours plus lointaines de la Flanaesse : dans les terres barbares du nord-est et dans les jungles méridionales d'Amédio et d'Hepmonésie.

Sur le continent, les Suélois ne gardèrent pied que dans le sud-ouest et sur les terres qui appartiendront plus tard à la Fraternité écarlate.

 

Histoire du Grand Royaume

Il y a 700 ans, la plus puissante des tribus oeridiennes, les Aerdis, s’est installée dans les terres riches et cultivables situées à l’est du Nyr Dyv et ils y fondèrent le royaume d’Aerdie, qui pris, plus tard, le nom de Grand Royaume. Le royaume prospéra pendant un siècle, s’étendant, au sud, du vaste marécage de la Solandie jusqu’à la limite sud-ouest des monts Griffons au nord, des îles orientales maintenant détenues par les Barons de la Mer (où les Aerdis se sont mélangés avec des Flanae) jusqu’aux frontières de l’actuelle Pérennelande à l’ouest. Lorsque le Grand Roi de ce puissant empire a déclaré la Paix Universelle lors de sa cérémonie de couronnement à Rauxes, il devait penser que son autorité et celle de ses descendants s'étendraient pour toujours à ces nombreuses terres.

Le Grand Royauma a survécu 250 ans avant de perdre ses territoires à l’ouest.

La vice-royauté de Furyondie fut fondée en 100 AC. et au cours des décennies suivantes, il a supporté le plus gros des défis venus d’Oeridiens (qui n’étaient pas des Aerdis), alliés aux cavaliers baklunis qui attaquèrent depuis le nord et l'ouest. Le ressentiment grandit dans les pays éloignés de Rauxes, avec la perception que le Grand Roi ne faisait pas assez pour protéger les terres occidentales. Finalement, en 254 AC, Thrommel 1er de Furyondie a été couronné à Dyvers, avec les titres de Prince de Véluna, Maréchal des Terres du Bouclier, Gardien Général de la forêt de Vesve, et plus encore. La Furyondie et Véluna sont tous deux devenus des états indépendants, la Perrenelande a réaffirmé son indépendance et, au nord, les dirigeants du duché de Taine s'inspirèrent des événements survenus à l'ouest pour affirmer également leur indépendance. Le Grand Roi n'a pas pu rétablir son contrôle sur ses anciens domaines lointains. L'éclatement du Grand Royaume, qui prendrait plus de trois siècles pour s’achever et finirait dans la folie et la terreur, avait commencé.

La phase décisive de l'éclatement de ce puissant empire peut être datée précisément à 356 AC. Cette année-là, la dynastie au pouvoir des Aerdis, la Maison Rax, fut divisée par une querelle interne. La branche junior de la maison dirigeante déclara ses terres libres de la domination du Grand Roi, et le royaume de Nyrond était né.

Le Grand Roi réagit rapidement, rassemblant une grande armée pour écraser les sécessionnistes. Mais il eut le malheur de rencontrer une puissante incursion barbare flana dans la Province Nord du Grand Royaume ce même hiver. Les armées du Grand Roi repoussèrent l’invasion, mais elles étaient trop affaiblies pour attaquer Nyrond. Les feintes, les escarmouches et les petites batailles furent nombreuses, mais Nyrond n’a pas pu être ramené dans le domaine du Grand Royaume.

La Théocratie d’Arbonne fit sécession dans le même temps, tout comme les Etats d'Urnst ; Nyrond accepta leur indépendance au Conseil de Rel Mord en échange d'engagements de coopération mutuelle.

À l'ouest, le plus ancien de tous les grands royaumes établis dans la Flanaesse, la Kéolande, est devenu plus puissant et plus prédateur au milieu du IVe siècle. Élargissant son influence vers le nord, elle fut finalement impliquée dans ce qu'on appelle la « Petite Guerre » avec la Furyondie et Véluna. Les revers militaires et les objections des petites mais puissantes enclaves proche-humaines d’Ulek et de Célène mirent bientôt fin à cet expansionnisme. Les troubles de cette époque étaient plutôt des escarmouches ; les Royaumes Brigands s'étaient formés comme un groupe de petits fiefs dans le vide laissé entre la Furyondie à l'ouest, Taine et la Théocratie à l'est et, en réponse, les nobles du sud commencèrent à regrouper leurs forces dans les Terres du Bouclier.

Ailleurs, la Cité Franche de Greyhawk, qui existait déjà depuis des siècles en tant que ville commerçante, est entrée dans sa période sans doute la plus glorieuse (et certainement la plus tristement célèbre) phase de développement sous l'autorité de l’Archimage fou Zagig Yragerne, qui a commencé la construction du château de Greyhawk en 375 AC. Cela semblait une étrange folie à l’époque. Pourtant, des siècles plus tard, les changements survenus dans la ville de Greyhawk et dans le Grand Royaume seront cruciaux dans l'histoire future de toute la Flanaesse.

Paradoxalement, la désintégration du Grand Royaume a marqué une pause, malgré un misérable changement à son sommet. La Maison Rax devint décadente, égocentrique, faible et inefficace. Les petits nobles commencèrent à comploter, à bafouer ouvertement les édits du Grand Roi, à promulguer leurs propres lois et à poursuivre leurs propres rancunes mesquines. Ce n'était qu'une question de temps avant que la Maison Rax ne soit renversée et qu'un nouveau tyran ne soit installé comme Grand Roi et, en vérité, de nombreux petits nobles furent heureux lorsque cela se produisit. Après des décennies de conflits inutiles, c’était presque un soulagement de retrouver un pouvoir et une autorité centrales. Cependant, peu d’entre eux auraient choisi Ivid I comme nouveau maître.

Aucune preuve directe ne relie Ivid, le dirigeant de la Province du Nord à l'époque, à l'assassinat de toute la maison de Rax en 446 AC. Mais Ivid a assuré son ascension par le simple expédient d’assassiner tous les autres princes mineurs qui revendiquaient le trône, et bien d'autres encore. La folie s'était emparée du Trône de Malachite lorsqu'Ivid 1er, descendant de la maison de Naelax, fut proclamé Sa Transcendance Céleste, Grand Roi d'Aerdie, et beaucoup le savaient.

Le Trône de Malachite est devenu connu sous le nom du « Trône qui voit les Démons ». On murmurait que la Maison Naelax avait volontairement conclu un pacte avec des démons – les Seigneurs Tanar’ri de Baator – un pacte qui perdurerait jusqu’à toutes les générations de ses descendants. Une période de terreur avait commencé. Le sang laverait les pieds et les mains du roi fou qui trône à Rauxès. Il n’est pas étonnant que de nouvelles sécessions aient assailli ses terres.

La guerre civile éclata dans le Grand Royaume. La Province du Nord, désormais dirigée par le neveu d’Ivid, accéda bientôt à son indépendance, tout comme le rusé Herzog d’Ahlissa dans la Province du Sud. Il s'est allié à la Ligue de Fer qui faisait sécession :et associait les territoires d'Onouailles, d’Aïdye, de Solandie et la Ville Libre de Citadelle.

Le Saint Censeur, Grand Prêtre du Grand Royaume, recherchait la liberté pour l’épiscopat de Médégie. Almor grandit en force et en liberté, soutenu par Nyrond comme un état tampon entre lui-même et le pouvoir déclinant de Rauxes, bien qu’Ivid chercha à le ramener sous son influence au cours des années suivantes. Un changement capital a assailli le Grand Royaume. Ce n’est que lorsque Ivid V montera sur le « Trône qui voit les Démons » que le Grand Royaume semblera à nouveau augmenter sa puissance. Cela prendrait un siècle et constituerait en fin de compte un contretemps temporaire dans le déclin final d’Aerdie. Si tous les regards furent tournés vers le Grand Royaume pendant des décennies après l’ascension d’Ivid, cela expliquerait pourquoi ils n’ont pas vu la montée d’une nouvelle puissance loin à l’ouest et au nord.

 

L’ascension de Iuz

En 479 AC, la terre aujourd'hui appelée le Pays d’Iuz n'était qu'un ensemble fragmenté de fiefs dérisoires. Parmi ses petits princes se trouvait un despote mineur des collines Hurlantes, qui mourut cette année-là et laissa ses propriétés stériles à un fils aux origines douteuses : Iuz. Iuz a utilisé la stratégie consistant à diviser ses adversaires pour les affaiblir, puis à assimiler leurs terres et leurs forces résiduelles, semant des rumeurs et des mensonges pour prendre les petits princes à la gorge. Il commença à étendre son domaine bien au-delà de ses limites d'origine.

Les réfugiés fuyant les terres ont raconté aux Furyondiens étonnés les incroyables maux d'Iuz : massacres, une route de crânes construite depuis les collines Hurlantes jusqu'à sa nouvelle capitale de Dorakaa et des tours de guet le long de la route avec des balises alimentées par le carburant de la graisse et de la chair humaines. On disait que Iuz était lui-même un démon, mesurant plus de 2 mètres, à la peau rouge et au visage sauvage. Si la Furyondie avait agi à ce moment-là, Iuz aurait pu être contenu. Mais le roi Avras se heurta à l'opposition des nobles du sud, mécontents des impôts excessifs imposés pour protéger les terres du nord, et Iuz devint de plus en plus puissant.

Iuz disparut en 505 AC, emprisonné dans les souterrains du Château de Greyhawk par un groupe comprenant Zagig, aidé par St. Cuthbert (à ce qui se dit). Mais ses armées – pour la plupart humanoïdes – avaient appris les leçons qu’il leur avait enseignées. Elles tenaient à leurs terres ; leurs chefs disaient que leur maître reviendrait, et ils avaient raison.

 

Les prémices de la guerre

Au milieu du VIème siècle, Ivid V monta sur le trône de Malachite. Une série d'escarmouches ultérieures infructueuses contre le Nyrond, la Ligue de Fer et d'autres états voisins ne suggérèrent pas aux lointains furyondiens ou kéolandais que le Grand Royaume représentait une grande menace pour qui que ce soit. Mais Nyrond savait que si Ivid V était un faible stratège militaire, ses compétences diplomatiques étaient considérables, et sans aucun doute il avait une aide démoniaque pour attirer à la fois les Provinces du Nord et du Sud et la Médégie sous son influence et son contrôle. Nyrond vit clairement les préparatifs du Grand Roi pour une grande guerre contre son voisin occidental.

Pourtant, lorsque le premier coup fut porté, il ne venait pas de Rauxès. Il vint de Iuz ; une intrusion imbécile a réussi à libérer le démon de son emprisonnement du Château de Greyhawk en 570 AC, seulement un an après que les forces du Bien de la Furyondie et de Véluna aient célébré le sac du célèbre Temple du Mal Élémentaire dans la forêt Noueuse. Mais leurs célébrations n’allaient pas durer plusieurs années.

Au sud, l'existence de la Fraternité Écarlate, très secrète et paranoïaque, a été confirmée pour la première fois par des voyageurs de retour en 573 AC. Il semble incroyable que cette secte monastique de militaristes religieux ait pu passer inaperçue pendant si longtemps, même compte tenu de son isolement dans la ville interdite de Kro Terlep et sur le plateau isolé au sud de celle-ci. Mais si le secret de cette terre devint plus largement connu, l'existence d'une véritable armée d'espions et d'assassins dans les cours impériales de la Flanaesse ne l'était pas.

Le mariage du Prince de Furyondie avec la fille du plus haut noble de Véluna promettait l’union des deux états et d'aider à résoudre les querelles internes de la Furyondie. L’enlèvement du Prince, sûrement commis par des agents de la Fraternité Écarlate, a détruit ces nobles espoirs. Lorsque le Prévôt de Véluna disparut ainsi, les forces du Bien furent dans un certain désarroi. Pourtant, personne ne soupçonnait la Fraternité Écarlate. Leurs émissaires en robe rouge s'étaient glissés dans les bonnes grâces de nombreux dirigeants et nobles, à commencer par les états de la Ligue de Fer. Lorsque des rumeurs sont apparues selon lesquelles ils asservissaient et combattaient des armées de « sauvages » en Hepmonésie, des hommes et des femmes qui auraient dû être mieux informés ont rejeté ces rumeurs. C'était trop loin pour qu'on s'en soucie. Les contrées lointaines n'étaient pas l'objet de leurs attentions. Et une telle myopie a coûté très, très cher aux puissants états de la Flanaesse.

N.B. A titre personnel, je n’ai pas adopté dans ma campagne les deux éléments suivants :

- L’existence de la Fraternité écarlate est révélé en 573 AC. En fait, la Fraternité écarlate reste dissimulée à Kro-Terlep au sein du royaume de Shar le « Royaume de la Pureté ».

- Le Prince de Furyondie est kidnappé par la Fraternité écarlate et enfermé dans les souterrains du Temple du Mal élémentaire. Un groupe de héros, explorant les souterrains du temple, le libère. Il mènera les armées de la Furyondie et de Véluna contre Iuz, avant son mariage avec la fille du Chanoine de Véluna.

 

Début des Guerres de Greyhawk

Si on avait demandé à un sage de la Flanaesse en 582 AC d'où proviendrait probablement la première frappe dans une guerre continentale, il n'aurait pas répondu « depuis le fief de Roquepoigne ». Fondés environ 150 ans plus tôt, les Poings étaient généralement considérés comme des barbares légèrement mieux organisés que ceux des Royaumes Brigands ou des terres voisines des tribus fruztii, schnai et cruski.

Tous les barbares étaient enflammés par une rumeur qui balayait leurs terres, selon laquelle quatre des cinq épées magiques légendaires, les Lames des Corusques, avaient été trouvées, et que lorsque la cinquième serait obtenue, un « Grand Dieu du Nord » se lèverait et les dirigerait vers la conquête et à la grandeur. La cinquième épée n'a jamais été trouvée, mais celui se faisant appeler Vatun et prétendant être le « Grand Dieu du Nord » est apparu devant les barbares fruztii, schnai et cruskii, et ils ont balayé l'ouest jusqu'à Roquepoigne sous sa direction. Les Poings furent débordés et leur chef, Sevvord Barbe-Rouge, connut un changement d'allégeance dramatique, pour ne pas dire magique.

Sous la direction de Vatun, les Poings envahirent le duché de Taine en 582 AC et le conquirent rapidement. Le duc et la duchesse s'enfuirent vers le comté d'Urnst pour se mettre en sécurité.

L'ancienne arrogance des Taines leur a coûté cher ; aucune aide n’est venue des autres nations. Nyrond surveillait nerveusement sa frontière orientale avec le Grand Royaume, incapable de risquer des forces loin au nord.

N.B. dans ma campagne personnelle, les cinq Lames des Corusques sont retrouvées et le rituel est effectué, faisant apparaître Vatun, le Grand Dieu du Nord. Celui-ci unifie les royaume des Barbares et les mène à la conquête vers le sud.

Iuz s’allie avec le fief de Roquepoigne qui attaque et occupe le duché de Taine.

L'alliance forgée par Vatun s'effondra bientôt. Le Grand Dieu du Nord ordonna aux barbares suélois d'envahir le petit état de Ratik, mais leurs chefs refusèrent ; ils s'étaient longtemps alliés à Ratik contre les humanoïdes de la marche des Ossements et même contre le Grand Royaume lui-même. Ils commencèrent à douter de Vatun ; très sagement, puisque Vatun était une imposture et un mensonge, un masque porté par Iuz le Vieux. Mais Iuz était désormais prêt à frapper ailleurs, au sud et à l’est.

À l'est, Iuz renversa avec une facilité étonnante les Hiérarques de la maléfique Société Cornue, ses ennemis de longue date et une épine dans la chair des Terres du Bouclier. Avec l'aide de puissants démons, ses forces ont rendu les rues de Molag rouges de sang pendant une semaine. Les marionnettes d’Iuz régnaient alors depuis cette ville déchue.

Cette frappe a paniqué la Furyondie. Le royaume chercha une alliance avec les Terres du Bouclier pour se protéger contre le Vieux, mais les dirigeants mesquins des Terres du Bouclier refusèrent, croyant qu'il s'agissait d'une étape dans une annexion planifiée de leurs terres par la Furyondie. Ils ont payé cher leur bêtise. Iuz feignit une attaque vers l'ouest. Pendant ce temps, son armée principale frappa loin à l'est et au sud-est, à la fois dans les Royaumes Brigands et dans les Terres du Bouclier, qu'il flanquait à l'est depuis des bases situées dans les anciennes terres de la Société Cornue. Admundfort et Crêtemur tombèrent rapidement. Sire Holmer, qui avait refusé un pacte avec la Furyondie, fut emmené pour affronter son sort dans les geôles souterraines de Dorakaa.

La Furyondie a réussi à maintenir sa frontière orientale lors de la grande bataille du Pont de Crêtemur en 583 AC. Au nord, cependant, une force humanoïde importante, renforcée d'humanoïdes mercenaires de la forêt de Vesve embauchés avec l'or pillé, s'avança presque jusqu'à Chendl, la capitale, et prit Port-Faïence. Après de nombreuses batailles et une résistance désespérée dans une Chendl assiégée, la Furyondie et Iuz étaient tous deux poussés à bout. Pourtant, pour beaucoup, cela ressemblait à une guerre provinciale des états du nord ; c'est alors que le véritable coup de marteau tomba. Le Grand Royaume frappa massivement et sur de nombreux fronts.

 

Le Grand Royaume s’éveille

Malgré leur inquiétude vis-à-vis du Grand Royaume, les Nyrondais avaient commencé à prendre des mesures contre les Poings qui pillaient le duché de Taine. Nyrond déplaça ses troupes dans le Bois Luisant et attaqua au nord. Même s'ils avancèrent, leurs pertes contre des Poings déterminés furent plus élevées que prévu, et l'armée ne put poursuivre son avance aussi loin des frontières du Nyrond. La prudence des Nyrondais était de mise. Aerdie frappa le sud, l'ouest et le sud-ouest.

Au sud et au sud-ouest, les forces d’Aerdie ont attaqué les états de la Ligue de Fer ; à l'ouest, ils ont attaqué Almor en se dirigeant vers le Nyrond. Almor fut rapidement maîtrisée, mais sous le commandement du légendaire Commandant Osson, une armée almorienne entraîna les forces d'Aerdie dans une joyeuse danse en traversant Ahlissa, la Solandie et même la Médégie avant que son acte audacieux mais finalement inutile ne soit passé par le fil de l'épée.

L'hiver a apporté un répit sur le champ de bataille et le temps d'une diplomatie désespérée. La Ligue de Fer s'est alliée à Nyrond, son ancien protecteur, mais elle souffrit immédiatement d’une sécession surprenante dans ses propres rangs. Le prince Lathac Ranold de la Seigneurie des Îles fut remplacé par un lointain cousin qui annonça aussitôt son soutien à la Fraternité écarlate.

Plus tard, leurs machinations commencèrent à poindre sur les forces du Bien assiégées. Et Nyrond avait une autre menace à affronter : les humanoïdes de la Marche des Ossements livraient des escarmouches avec Ratik et même Nyrond.

À l’ouest, la situation semble plus sûre. Conscients de la véritable menace de Iuz, les états du sud se sont alliés avec la Furyondie et Véluna en signant le Traité de Niole Dra, qui réunit la Kéolande, la Francheterre, la Grande Marche, ainsi que le duché et le comté d'Ulek. Même l'isolationniste Célène a accepté d'envoyer une force symbolique pour aider la Furyondie. Pourtant, Iuz lui-même n'était pas resté inactif et, même si ses démarches auprès de la Perrenelande se révélèrent largement infructueuses, il fut accueilli dans le pays bakluni de Ket. Ses dirigeants y virent l'occasion d'annexer les terres fertiles de Bissel et de s'assurer un rempart au sud. Iuz a vu l'opportunité de diviser les forces des terres du sud. Le printemps 584 AC apporta une reprise des hostilités et une effusion de sang abondante.

 

Le grand final

Scène 1 : Coucher du soleil à l’Ouest

À la phalange des forces prêtes à frapper vint s’ajouter une nouvelle menace : la canaille humanoïde jusqu’alors inaperçue du Pomarj. Unis sous un chef sang-mêlé orc d'une force supérieure à tout ce qui avait été vu auparavant, un certain Turrosh Mak, ils se sont efforcés de revendiquer leur « droit de naissance » désigné par leur nouveau tyran : leurs anciennes demeures sous les Lortmils. Frappant dans des terres mal défendues, après que les armées du sud se soient déplacées vers le nord, les armées de Turrosh ont annexé la moitié orientale de la Principauté d'Ulek (aujourd'hui sans l'aide d'aucun voisin) et les terres méridionales de la Côte Sauvage avec leurs villes querelleuses. Ils furent arrêtés au col de Célène par des nains courageux, des gnomes, des humains et une poignée d'elfes furieux du refus de la reine Yolande de Célène d’aider la cause principale du Bien. Mais Turrosh était satisfait ; son fief s'était développé, et bien que bloqué par d'autres ambitions territoriales, il n’y avait personne pour le menacer de représailles.

Au nord, les pillards du Ket assiégèrent Bissel et les forces des Etats d’Ulek, cruciales pour sa défense, hésitèrent entre défendre ce petit état et protéger la Furyondie contre Iuz. Bissel fut finalement forcée de se rendre aux féroces cavaliers du Ket. Cela aurait pu être évité si d’autres évènements cruciaux pires que l'éruption humanoïde du Pomarj n’étaient survenus. De la cordillère des Brumes Cristallines, des grandes forces de géants et d'humanoïdes attaquèrent le Grand-Duché de Géoff, le Stérich, et la Francheterre. Dans cette dernière, ils furent repoussés par les milices paysannes se montrant aussi dignes dans la bataille que des vétérans chevronnés. Géoff et Stérich tombèrent, les armées kéolandaises étant trop éloignées pour s'opposer à l'envahisseur.

Les troubles causés par les géants, comme on les appelait, ont été attribué à toutes sortes de machinations maléfiques. Certains sages disent que le pouvoir tanar'ri de Zuggtmoy, libérée de sa prison dans le Temple Élémentaire du Mal par l'ingérence de Sire Robilar, était l’allié de Iuz et qu’elle a attiré les géants via ses agents dans l'Obscur. Certains prétendent que Lolth avait son propre schéma et que les elfes noirs organisaient les géants. D’autres encore y voient la main de la Fraternité Écarlate, comme dans bien d’autres choses. La vérité nous est obscurcie. Dans cette affaire, Istus tissait sa toile d'une manière impénétrable. Mais l’effet fut d’offrir à l’axe de la Furyondie et de ses alliés des menaces venant de l’ouest alors qu’ils étaient assiégés au nord. Cela a détruit toute possibilité de repousser les forces d'Iuz.

Mais Iuz fut, malgré tout, vaincu par Belvor de Furyondie, agissant avec les elfes et les rangers de la forêt de Vesve, pour empêcher son entrée en Furyondie et de gagner d'autres terres. La capitale Chendl fut sécurisée. Les forces de Véluna ont résisté aux incursions kétites visant Mitrik. Si l’axe du Bien ne pouvait pas vaincre, il maintenait le Mal à distance.

 

Scène 2 : la mort d’un Royaume

Le roi Ivid V a décidé de commander personnellement ses armées lors de la campagne de 584 AC, la plus grande erreur qu'il ait jamais commise. Paranoïaque allant pratiquement au-delà des limites de la simple folie, l'assaut du Grand Roi sur Nyrond fut interrompu lors de la bataille d’Hautes-Aigues où les forces d'Aerdie furent complètement mises en déroute. La réponse d'Ivid fut caractéristique : il exécuta quiconque était impliqué dans la direction de ses armées. Il exécuta encore davantage de ses propres nobles. Il exécuta des serviteurs, des sages et des serfs.

Finalement, Ivid V décida de créer des serviteurs totalement loyaux parmi ses généraux et ses nobles. Il les fit rapidement assassiner et ramenés sous des formes uniques de morts-vivants ; chacun a été ressuscité sous la forme d'un animus, un être mort-vivant possédant toutes les compétences et talents de l'ancienne personne vivante. Avec la logique des fous en phase terminale, Ivid a distribué cette mort-vivance comme récompense à ses courtisans préférés.

Sans surprise, alors que Nyrond battait les forces d'Aerdie et que leur monarque dément leur offrait la mort puis la mort-vivance en cadeau, les nobles du Grand Royaume ont comploté et préparé l’assassinat d’Ivid. Malheureusement pour eux, les prêtres d'Hextor (beaucoup pensent avec une aide tanar’ri) ont ramené à la mort-vivance Ivid qui est devenu un monarque animus. Les exécutions ne suffisaient plus pour Ivid. Aujourd’hui, il est l’instigateur de massacres et d’un génocide à grande échelle.

La Province du Nord fit sécession et, avec l'aide des humanoïdes de la Marche des Ossements, réussit à repousser les forces nyrondaises dans les collines de Silex. Sagement, les Nyrondais évitèrent de nouvelles batailles de masse, sentant peut-être l'effondrement imminent d'Aerdie. La sécession de la Province du Nord a effectivement déclenché la désintégration complète du Grand Royaume. Les nobles animus de tout le pays (et les rares nobles encore en vie) ont retiré tout soutien et les restes de leurs armées au Grand Roi. Le Grand Royaume n’existait plus ; il ne restait plus qu'une multitude de petites provinces, gouvernées par des nobles querelleurs (dont beaucoup étaient des morts-vivants). Un empire qui s'étendait de la Perrenelande à la mer d'Aerdie avait été entièrement détruit en moins de quatre cents ans. Sic transit gloria mundi (ou son équivalent œridien) : ainsi disparaît la gloire du monde.

 

Scène 3 : Ceux qui regardent …

Les plus grands gagnants des Guerres de Greyhawk furent ceux qui n'envoyèrent jamais une force de leur propre peuple sur les plaines de bataille. La Fraternité écarlate poursuivait ses propres fins par la trahison, la tromperie, les intrigues, la contrainte magique et des stratégies inutilisées par d'autres : l'élevage de monstres spéciaux et l'esclavage de soi-disant sauvages. Lorsque le Grand Royaume chercha à exercer son pouvoir en 583 AC, la Fraternité soutint effectivement et secrètement la Ligue de Fer : avec des armes, des équipements, des fonds, des conseillers et des mercenaires. Le Père de l'Obédience voulait un tampon entre la Fraternité et le Roi fou. Mais en même temps, les agents de la Fraternité sapèrent l'unité de la Ligue, et lorsque le Grand Royaume s'effondra, la Fraternité Écarlate exigea la reddition des états de la Ligue de Fer. Lorsque ceux-ci refusèrent, les assassins tuèrent les nobles et les dirigeants par dizaines.

Loin vers l'ouest, les Princes de la Mer capitulèrent face aux assassins inconnus de la Fraternité, et tandis qu'Onouailles et Aïdye tombaient aux mains des flottes et des armées de l'Hepmonésie levées par les hommes en rouge, la Fraternité assura une emprise de fer sur la mer d'Azur. Depuis les terres et les ports des Princes de la Mer, la Fraternité a même cherché à prendre Gradsul, le port vital au sud de la Kéolande, mais elle a été repoussée.

L’ancienne Ligue de Fer n’a pas entièrement été perdue. Le rusé Cobb Darg de Citadelle connaissait la provenance de son soutien et fit exécuter ou exiler tous les agents de la Fraternité écarlate alors qu’Aïdye et Onouailles tombaient. La Solandie restait toujours debout, ses formidables défenses naturelles constituées de collines, de forêts et d’un grand marécage défiant toutes les tentatives faites contre lui. Mais la Fraternité a le temps en sa faveur. Seule des forces majeures des Guerres de Greyhawk, elle n’a pas été touchée. Tout n’a pas pu être réalisé d’un seul coup. Le Père de l'Obédience avait encore de nombreux agents prêts à agir.

 

La fin de la guerre

Pendant près de trois longues années, alors que 584 AC touchait à sa fin, les nations de la Flanaesse avaient comploté, assassiné et fait la guerre les unes contre les autres jusqu'à ce que presque tous les camps soient ensanglantés et battus. Les propositions pour un grand traité de paix furent rapidement acceptées par de nombreuses nations, aidées par les chuchotements persuasifs des agents de la Fraternité écarlate. Au mois de Vendangier 584 AC, dans la Cité Franche et intacte de Greyhawk, d'innombrables ambassadeurs se sont rassemblés pour inscrire leurs noms sur le traité le Jour de la Grande Signature. Cela a failli ne pas arriver. Les recherches magiques et les efforts acharnés des sages n’ont pas permis de raconter l’histoire complète de ce qui s’est passé ce jour-là. Tout ce que l'on sait avec certitude, c'est que, dans la Grande Salle où le traité devait être signé, une féroce bataille magique a éclaté alors que le chaos était semé dans la Vieille Ville. Par la suite, deux membres du célèbre Cercle des Huit, les archimages de Greyhawk, gisaient morts ; Otiluke et Tenser n'étaient plus. On sait également que Rary de Ket, un autre membre du Cercle, a été vu pour la dernière fois fuyant avec Sire Robilar dans le désert Etincellant, et que Rary était devenu un traître et avait tué ses vieux amis. La raison pour laquelle cela se produit est une histoire encore en cours de narration. Un spectacle parallèle à l’événement principal, certes, mais qui a quand même secoué la Toerre.

Malgré cela, le traité fut signé et les Guerres de Greyhawk touchèrent à leur fin. Le Pacte de Greyhawk assurait une sorte de paix.

 

Dans l'Atlas de la Flanaesse qui suit cette histoire, les terres orientales de l'Oerik sont décrites individuellement, mais dans le printemps froid et rigoureux de 585 AC, l'image globale de la Flanaesse est austère et inquiétante. Le mal domine au nord et au sud de la Flanaesse. Au nord, les territoires d'Iuz s'étendent désormais de la partie orientale de la forêt de Vesve jusqu'au fief de Roquepoigne à l’est, et les Terres du Bouclier et les Royaumes Brigands sont presque entièrement tombés sous son règne. Seuls quelques princes mènent encore une guérilla depuis les forêts et le canyon. Au sud, la Fraternité écarlate contrôle les Princes de la Mer, la Seigneurie des Îles, Onouailles, Aïdye, l’Hepmonésie et des étendues inconnues de la jungle d'Amédio. Ces deux forces maléfiques ont gagné beaucoup de territoire, et même si Iuz semble presque épuisé, qui va le défier ?

Le Grand Royaume est divisé, mais tandis qu'Ivid V règne sur un royaume cauchemardesque, les nobles qui lui ont succédé dans tant de petits royaumes ne valent guère mieux. Le Mal de ces terres n'est peut-être plus uni et puissant, mais il y a ici des horreurs qui blanchiraient les cheveux d'un héros à peine entré dans sa virilité.

Tout comme Iuz et le Père de l’Obédience sont des vainqueurs, la populace humanoïde et géante autrefois exilée dans les régions frontalières est également sortie vainqueur. La Marche des Ossements est forte et menace toujours Ratik ; le Pomarj s’est considérablement étendu et menace Ulek et Greyhawk ; la vermine des Terres Perdues (comme on appelle maintenant Géoff et Stérich) menace de nombreux états à l’ouest.

La théocratie d’Arbonne est intolérante, une terre de cœurs durs et de paroles plus dures encore, mais elle n'est pas abandonnée au Mal. La Solandie repousse toujours tous les envahisseurs, et la courageuse Ville libre de Citadelle se dresse comme un brillant phare de la liberté parmi une bande de terres dévastées et maléfiques. Non, tout n’est pas encore perdu.

La Cité Franche de Greyhawk existe toujours également. En effet, elle regorge de personnes expertes et compétentes. Des exilés nyrondais y vivent, des hommes des Royaumes Brigands ont fui Iuz et les terres autour de la Cité Franche ont été placées sous sa juridiction par libre association. D'autres villes libres, Verbobonc et Dyvers et l’honorable Maison-Haute, sont encore des lieux où le Mal ne règne pas et où les cœurs et les muscles sont dévoués à la cause du Bien.

Non ; tout n'est pas encore perdu. Les ménestrels et les bardes chantent encore les héros et les actes de grand courage et de bravoure sans faille contre des obstacles impossibles dans les salles des royaumes de Nyrond, de Furyondie, de Kéolande et de leurs alliés. Les lumières diminuent, mais elles ne s’éteignent pas. Le Bien est abattu, mais il n'est pas vaincu - et l'espoir jaillit du cœur de ceux qui ne céderont pas à la haine impitoyable d'Iuz, ni aux paroles mielleuses et empoisonnées de la Fraternité Écarlate. La Flanaesse est sombre – nous sommes en effet à l’Âge des Ténèbres – et dire qu’il fait toujours le plus sombre avant l’aube est un cliché, mais alors qu’est-ce qu’un cliché sinon une vérité succincte ?

Bienvenue dans Greyhawk.

 

 

Références

From the Ashes
 
© 1992 TSR. Inc. All Rights Reserved
 
Carl Sargent

 

Le prochain article évoque le devenir des nations situées à l'ouest de la Flanaesse après les Guerres de Greyhawk.

 

Bonne lecture.

Le Chevalier de Greyhawk

 

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